Nous, négociateurs de métier, avons trop souvent entendu : Ah
négocier ? Comme dans les souks dans les pays arabes ?
Négocier est un art. Le marchandage ne sert que les intérêts personnels de l’acheteur et sa satisfaction. La négociation, quand elle est pratiquée dans les règles de l’art, est bilatérale et a pour socle la stratégie des gains mutuels.
Suffit-il de demander avec courtoisie pour obtenir ? C’est ici où la négociation se différencie du marchandage.
Pourtant la négociation est un domaine qui fait partie intégrante de la vie ! Savoir négocier, se former à la négociation change votre manière de voir le monde et votre appréhension des évènements.
Le top 4 des produits et services les plus négociés en France est composé comme suit :
• Les voitures ;
• Les meubles ;
• L’immobilier ;
• Le prêt bancaire.
Maintes raisons donc de se former et pourtant cette discipline n’est arrivée que très tardivement dans les cursus universitaires.
Pourtant la négociation fascine depuis toujours les individus car c’est un art subtil.
Comme le disait Francis Walder, prix Goncourt en 1958, c’est « un art où la vérité n’est pas le contraire du mensonge, trahir n’est pas le contraire de servir, haïr n’est pas le contraire d’aimer, confiance n’est pas le contraire de méfiance, ni droiture de fausseté ».
Si le monde a encore de nombreux défis à relever pour éviter les guerres et autres attentats, la famille, les politiques, le business sont devenus des enjeux quotidiens de négociation. Et pourtant, rares sont les bons, voire les très bons négociateurs.
Comme le disait déjà en 1999, Pascale-Marie Deschamps :
« Nous vivons dans une civilisation de la négociation, mais sur un mode semi-conscient, ce qui explique que l’art de la négociation soit si peu enseigné en France. »
Pourtant, on négocie partout, tous les jours et en toutes circonstances. Le problème est que l’être humain n’en est pas conscient quand il se trouve en situation de négociation et pire, il n’a pas suffisamment conscience de son incompétence en la matière.
Alors OUI je fais le vœu que cette belle et merveilleuse compétence soit inscrite dans les cursus dès le plus jeune âge. Un monde où l’enfant, dès le bac à sable, donnerait sa pelle en contre partie du râteau sans passer par une effusion de pleurs. Un monde où les femmes ne craindraient plus de négocier leur salaire à la hausse quand il existe des inégalités salariales. Un monde où les valeurs communes l’emporteraient sur l’individualité.
Suis-je idéaliste ? Peut-être…. Je pense qu’il faut l’être un petit peu pour embrasser cette carrière avec tant de volonté et d’enthousiasme.